Symptômes stomatite : les signes à reconnaître chez l’adulte et l’enfant

Un adulte sur cinq connaît au moins un épisode de stomatite au cours de sa vie, mais le diagnostic reste souvent tardif. Certains symptômes passent inaperçus ou sont confondus avec d’autres affections buccales, compliquant la prise en charge.

Chez l’enfant, la stomatite présente des signes parfois atypiques qui désorientent parents et professionnels de santé. Les facteurs déclenchants varient selon l’âge, ce qui modifie la présentation clinique et les options de traitement.

Stomatite : comprendre cette inflammation buccale chez l’adulte et l’enfant

La stomatite désigne une inflammation de la muqueuse buccale, dont les symptômes évoluent selon l’âge ou la santé du patient. Détrompez-vous, ce trouble n’a rien d’anodin : il recouvre toute une série de formes, aux origines diverses, qui compliquent le quotidien de celles et ceux qui en souffrent. Stomatite aphteuse, herpétique, candidose buccale, stomatite prothétique, mucite… Derrière chaque nom, une réalité clinique différente et des causes multiples à élucider.

Chez l’enfant, l’infection primaire par le virus de l’herpès peut provoquer une stomatite herpétique aiguë : des vésicules, des ulcérations disséminées, parfois accompagnées de fièvre, s’invitent alors. Du côté des adultes, la stomatite aphteuse récidivante domine, avec ses aphtes douloureux et isolés, ou encore la candidose buccale chez les personnes dont l’immunité vacille. Les personnes âgées, les immunodéprimés et les femmes enceintes paient un tribut plus lourd à cette fragilité de la muqueuse buccale.

Voici quelques exemples des formes les plus courantes de stomatite :

  • Stomatite aphteuse : aphtes qui reviennent, douleurs bien localisées.
  • Stomatite herpétique : vésicules, ulcères, fièvre, surtout lors de la première infection chez l’enfant.
  • Candidose buccale : dépôt blanchâtre, sensation de brûlure, concerne surtout les personnes immunodéprimées.
  • Stomatite prothétique : rougeur sous une prothèse dentaire, inconfort persistant.

Le diagnostic repose sur l’aspect des lésions et le contexte dans lequel elles apparaissent. Chez le jeune enfant, la stomatite virale est à envisager en cas d’ulcérations multiples et d’état général altéré. Pour l’adulte immunodéprimé, radiothérapie ou chimiothérapie riment souvent avec mucite sévère, ce qui peut avoir des conséquences sur l’alimentation et l’état nutritionnel. En somme, la stomatite agit parfois comme un signal d’alerte, révélant soit un déséquilibre local, soit une maladie sous-jacente plus discrète.

Quels signes doivent alerter ? Les symptômes à surveiller

La stomatite ne se résume pas à une gêne passagère dans la bouche. Enfant ou adulte, la première manifestation, c’est la douleur : vive, parfois diffuse, elle accompagne les ulcérations et autres lésions buccales. Une sensation de brûlure peut s’inviter, rendant les repas pénibles. Dans la stomatite aphteuse récidivante, les aphtes s’imposent : ces petites lésions à fond jaunâtre, cerclées de rouge, sont redoutées pour leur inconfort. La stomatite herpétique se distingue par une multitude de vésicules, qui peuvent fusionner en érosions très douloureuses.

Dans les formes aiguës, la fièvre n’est pas rare, surtout chez l’enfant touché par une première infection herpétique. Il faut également prêter attention à l’apparition de ganglions enflés sous la mâchoire, témoins d’une réaction inflammatoire plus globale. La candidose buccale se reconnaît à son enduit blanc qui adhère à la muqueuse, parfois accompagné de mauvaise haleine ou d’hypersalivation.

Chez les porteurs de prothèses dentaires, un érythème persistant sous l’appareil, associé à des sensations de brûlure ou d’inconfort, doit faire penser à une stomatite prothétique. Parmi les signaux plus diffus, on retrouve la difficulté à avaler, la perte d’appétit, voire de petits saignements dans les cas étendus ou graves. Les immunodéprimés et les très jeunes enfants méritent une attention particulière, car l’évolution peut être rapide et sévère.

Les causes et facteurs de risque : pourquoi la stomatite apparaît-elle ?

Derrière le terme stomatite se cachent des origines variées, qui dépendent de l’agent responsable et du profil du patient. Les virus figurent en tête de liste : l’herpès simplex (HSV1, HSV3) provoque la stomatite herpétique, très fréquente lors des premiers contacts chez l’enfant. Parfois, la varicelle ou le zona viennent perturber la muqueuse buccale. Les bactéries interviennent dans certains contextes précis, comme la syphilis (Treponema pallidum) ou la tuberculose. Les champignons, notamment Candida albicans, sont responsables de la candidose buccale chez ceux dont les défenses immunitaires sont affaiblies ou après une longue antibiothérapie.

Chez l’adulte, la stomatite prothétique résulte souvent d’un déséquilibre sous la prothèse dentaire, aggravé par une hygiène bucco-dentaire insuffisante. D’autres facteurs jouent un rôle non négligeable : tabac, alcool, stress, mais aussi carences en vitamines et minéraux (B9, B12, fer, zinc). Les traitements anticancéreux, telles que la chimiothérapie ou la radiothérapie, rendent la muqueuse plus vulnérable et exposent à la mucite douloureuse.

Certains troubles de santé aggravent le risque : maladie de Crohn, maladie cœliaque, syndrome de Behçet, VIH. Souvent, la stomatite aphteuse, marquée par la récurrence des aphtes, reste sans cause précise, mais on retrouve fréquemment des antécédents familiaux, une période de stress ou un déséquilibre immunitaire. Les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les patients immunodéprimés constituent les catégories les plus exposées, pour qui la stomatite peut prendre des formes plus sévères.

Jeune garçon lors d

Traitements et conseils pour soulager la stomatite au quotidien

Pour apaiser la douleur buccale et limiter les complications, la gestion de la stomatite doit être adaptée à la cause identifiée. Si l’origine est virale, on privilégie les antiviraux ; pour la candidose buccale, ce sont les antifongiques qui prennent le relais ; une surinfection bactérienne nécessitera des antibiotiques. Les antalgiques simples permettent d’atténuer la douleur, tandis que les bains de bouche antiseptiques aident à protéger la muqueuse, favorisent la cicatrisation et freinent la prolifération des germes.

Pour prévenir les récidives, plusieurs bonnes habitudes doivent être intégrées au quotidien :

  • Entretenir une hygiène bucco-dentaire irréprochable (brossage doux, fil dentaire, détartrage régulier),
  • Miser sur une alimentation variée et riche en vitamines et minéraux,
  • Réduire le tabac et l’alcool, qui fragilisent la muqueuse,
  • Trouver des stratégies pour mieux gérer le stress, souvent impliqué dans la survenue des aphtes.

Pour les porteurs de prothèses dentaires, il est utile de vérifier régulièrement l’ajustement de l’appareil et d’assurer un nettoyage soigneux, afin d’éviter une stomatite prothétique. Face à une lésion persistante, à des ulcérations profondes ou à des signes généraux (fièvre, perte de poids), consulter un chirurgien-dentiste sans tarder permet de prévenir des complications comme la dénutrition, la fonte musculaire ou, plus rarement, une nécrose tissulaire.

Dans certaines situations, des pansants protecteurs à base de sucralfate ou d’antiacides peuvent apaiser la douleur lors de la déglutition. Pour quelques patients, le spécialiste pourra proposer, si besoin, un traitement ciblé par laser à faible puissance ou l’application de bâtonnets de nitrate d’argent.

Face à la stomatite, chaque détail compte et le moindre symptôme doit retenir l’attention. La bouche, souvent négligée, se rappelle alors à notre vigilance, rappelant que sous ses maux, c’est parfois tout un équilibre de santé qui vacille.

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